Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/196

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contre les femmes qui se livraient surtout par intérêt ; cela était du plus grand comique. Maisonneuve nous dit qu’il en avait parlé six ou sept fois à fond avec d’Églanline, une fois entre autres depuis dix heures du matin jusqu’à onze heures du soir. Il me semble que d’Églanline est le plus grand génie qu’ait produit le xviii en littérature. L’Espoir de la faveur inclinant toutes les âmes à la bassesse, de quelque caractère qu’elles soient, et cet espoir se trouvant ensuite déçu, est un excellent moyen de développer le courtisan. Voilà la griffe du lion. Maisonneuve croit que la pièce n’a jamais été écrite, Dugazon que les trois premiers actes existent. »

Si donc l’on rapproche de l’anecdote citée par M. d’Almeiras, l’analyse de Stendhal, ses renseignements, les mots soulignés par lui-même, on arrive nécessairement à cette conclusion : Deux pièces rappelant le sujet de l’Orange de Malte, tel que le connaissait Maisonneuve, collaborateur de Fabre d’Églantine, ont été jouées à Paris, le 6 avril 1805. L’une de ces pièces avait pour titre, l’Espoir de la faveur[1]. Reste à trouver l’auteur ou les

  1. Ces déductions étaient justes. En effet, quelque temps après la publication de cet article, M. Aulard écrivait dans la Révolution française (14 avril 1908) : « J’ai suivi la pisle indiquée par M. de Gourmont et voici ce que j’ai trouvé. Le 16 germinal au XIII (6 avril 1805) ; on représenta pour la première fois, au théâtre de