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atteint ni ne l’atteindra jamais. L’impertinence n’est pas l’ironie.

Grimm est fort sévère pour ce Petit Traité, où il ne trouve des pages agréables que vers la fin. Il lui reproche surtout de n’être qu’un recueil de méchancetés[1]. Ce sont des portraits de femmes, et très reconnaissables pour les contemporains. Celui de madame de Staël est particulièrement méchant, c’est-à-dire à la fois absurde et perfide. Nous sommes bien loin, à cette page de la brochure, du genre de Rivarol. Passons ces petits portraits, ou, si l’on veut, ces petites vengeances[2]. Voici des sentences ou des réflexions qui ne sont pas d’un sot. Il y a une variété de talent qui tient à l’époque. On savait, en 1788, formuler des observations,

    rapprochez de mes idées. — Et moi, Monsieur, je vous félicite de vous rapprocher de mon genre.

  1. Les propos de Tilly, souvent assez âpres, y furent sans doute pour quelque chose : « Je ne suis pas loin d’avoir l’opinion que la médiocrité en tout genre ne soit un titre auprès d’elles. » Tilly, Mémoires, ch. ix.
  2. Grimm donne de ces portraits une clef qui est confirmée et complétée par des annotations sur l’exemplaire de la B. N. Le mien ne la contredit pas, au contraire. Voici le tout :

    Mme de Merville : du Bourg.
    Mme de Pleinval : d’Ailly.
    Mme de Follange : de Castellane (?)
    Mme de Valfort : de Matignon.
    Mme de Sainville : de Brancas.
    Mme de Nerfeuil : d’Audlau.
    Mme de Valcé : de la Châtre.
    Mme d’Armande : de Staël.

    La « Maîtresse d’un sot », page 36, serait Mme de Beauvilliers.