palités, députés ou suppléants du Tiers-État, se sont plaints du style des Résumés. Ils prétendent que cette manière d’écrire donne trop à penser et qu’il n’existe point de journal où l’on ait si peu d’égard pour eux. Ils demandent nettement un style plus familier, plus populaire, et, pour tout dire, plus national. C’est donc pour leur plaire que M. Salomon[1], notre éditeur, leur a donné l’Adresse aux impartiaux, insérée dans le numéro 10. On ne se plaindra pas, je pense, des airs de hauteur de cette prose-là, ni de l’aristocratie du style… Nous comptons sur la reconnaissance de ceux de nos lecteurs auxquels la prose des Résumés a donné des soucis. Mais nous les avertissons que nous ferons rarement le sacrifice de notre manière, et que nous ne donnerons que fort peu de ce style aisé qui leur plaît tant… »
Ce journal, quoique écrit sur un ton « qui donne trop à penser », n’en eut pas moins un très beau succès. Il était tiré à grand nombre, fut réimprimé plusieurs fois et rapporta à Rivarol des sommes si considérables qu’elles lui permirent de vivre libéralement jusqu’à son arrivée à Hambourg. Les historiens patriotes de la Révolution ont essayé de faire croire qu’il n’y avait plus, en 1790, que deux
- ↑ C’était lui-même et non, comme le croit P. Malassis, l’abbé Sabatier, dont il était séparé depuis longtemps.