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STENDHAL, RACINE ET SHAKESPEARE


Stendhal, qui n’a qu’un public restreint, a beaucoup d’amis littéraires, et des amis passionnés. Ils méditent de placer sous des arbres et sur un socle son buste de bronze ; ils recueillent sa correspondance inédite et vont la publier ; enfin ils ont obtenu de l’indifférence d’un éditeur la réimpression d’un de ses premiers livres, épuisé depuis longtemps, Racine et Shakespeare.

De même qu’à la réimpression de 1854, on a écrit sous le titre, en guise d’explication : Études sur le romantisme. L’explication est fallacieuse. Il n’est, en effet, aucunement question dans ce livre singulier de ce que nous appelons communément le romantisme, et cela pour l’excellente raison qu’il fut écrit vers 1824 et que le romantisme n’était encore à cette date qu’un espoir pour les uns, qu’une crainte pour les autres.

Stendhal pressentait le romantisme ; il en