fâcheuse. Musset s’en souviendra. Chez Ducis, le saule éveille des images d’amour et de mélancolie :
Humble saule, ami du mystère,
que je me plais sous tes rameaux !
Je chéris, amant solitaire,
comme toi le bord des ruisseaux.
Ta feuille est mobile et tremblante,
tu me peins l’amour qui frémit ;
elle est douce, elle est languissante :
tu me peins l’amour qui gémit.
À tes pieds dormait ma bergère,
quand elle eut mon premier soupir
oh ! c’est là que je vis Glycèrè,
ah ! c’est là que je veux mourir !
Cela est un bon spécimen de la poésie en 1793. Mais Ducis avait décidément, cette année-là, une passion pour le saule, car, à la page 195 il nous donne le Saule du Sage, en faisant remarquer que :
Il est un saule pour le sage,
il est un saule pour l’amant.
Le premier convient à mon âge ;
mais, hélas ! que l’autre est charmant.
On ne trouverait pas deux autres pièces à citer dans tout le volume, sinon parmi les morceaux patriotiques. Le petit filet d’eau qui coulait encore l’année précédente est bien tari. Encore n’est-il pas