tésiens, peu spirituels, commençaient à fatiguer. Fontenelle fut accueilli avec reconnaissance ; enfin la science se faisait aimable ; l’astronomie parut plus gaie que les romans mêmes, qui ne l’étaient à la vérité guère, car on était toujours à Mademoiselle de Scudéry et le futur auteur de Gil Blas n’avait pas vingt ans. Dès le première page de ce livre au titre piquant, Entretiens sur la pluralité des mondes, les femmes étaient prises, car il débute par des réflexions, à propos du jour et de la nuit, sur les mérites comparés, des brunes et des blondes. Tout. le long des entretiens, il décoche à son interlocutrice, la marquise, les traits les plus galants et ses arguments scientifiques eux-mêmes ont quelque chose de tendre. S’il adopte résolument le système de Copernic, c’est qu’il est « plus uniforme et plus riant » ; sa simplicité persuade « et sa hardiesse fait plaisir ».
Fontenelle commence, selon le mot si heureux de J. Bertrand, à promener sur la science son éternel sourire. Mais c’était un sourire calculé, un sourire de coquette. Indifférent à tout le reste, Fontenelle veut plaire : aux femmes comme aux savants, aux hommes du monde comme aux ecclésiastiques. Il n’est pas un parti qu’il ne ménage. Veut-on de