Fontenelle est comme une image anticipée, très vague et très pâle, de Voltaire. Il n’a laissé qu’un nom. Aucun de ses écrits ne peut être proposé en lecture aux hommes d’aujourd’hui, qui ne sont ni des curieux ni des lettrés de profession. Il brilla surtout dans la critique scientifique, genre entre tous fugitif, rien ne se déplaçant plus rapidement que la science. Par bonheur, cependant, il s’occupa d’astronomie, ordre de connaissance immuable comme la marche des astres : sa Pluralité des mondes se lirait encore si l’ouvrage n’avait été refait, bien des fois depuis, et en dernier lieu par M. Flammarion. C’est un petit livre spirituel et toujours exact dans l’ensemble, mais le ton de galanterie et de badinage nous semble aujourd’hui s’accommoder bien mal avec l’astronomie.
On n’en jugeait pas de même en 1686. Les car-
- ↑ Fontenelle, par A. Laborde-Milaa, Hachette, éditeur.