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firmité de la raison de l’homme, qu’il ne saurait concevoir un Dieu auquel il voulût ressembler. » Villiers plaça la citation hypothétique dans la bouche de l’Archidiacre, s’adressant à Sara, acte premier d’Axël, scène cinquième, avec ce commentaire : « Redis-toi, pour ton salut, cette grande parole d’un philosophe chrétien « ……….. » Aie donc charité pour ta raison d’un jour[1]. »

Entre temps, Mendès lui avoua qu’il s’était joué, que le mot, bien loin de Pascal, était de lui-même. Alors Villiers, dans la version définitive d’Axël[2], arrangea ainsi le morceau : « Redis-toi, pour ton salut, cet aveu trouble d’un rhéteur païen « ……….. ». Sache donc refréner l’orgueil de ta raison dérisoire. » Suivent dix-sept lignes ajoutées à la première version, et suggérées par la nouvelle attribution de cette citation douteuse.

Villiers prétendait, cependant, lire assidûment Pascal.

Je connus Villiers à la Bibliothèque Nationale,. où j’étais alors attaché au service public. Il y venait peu, car il lisait en son imagination plutôt que dans

  1. La Jeune France, novembre 1885.
  2. Quantin, 1890.