invoque la transmutation des valeurs de Nietzsche etle « par delà le bien et le mal » dont les mœurs de cette époque donneraient un avant-goût. Cette liberté d’allure était une tradition. En 1835, il y avait encore des survivants du dix-huitième siècle. La réaction religieuse n’avait atteint que le peuple, le triste peuple qui, en s’élevant vers le pouvoir avec le suffrage universel, devait propager dans toute l’Europe sa morale de domestique ; enfin, et surtout, l’esprit protestant, aggravation de l’esprit catholique, était sans influence sérieuse, quoiqu’il exerçât déjà par d’habiles publications populaires ses ravages dans la classe moyenne. George Sand n’était pas une exception ; elle suivait des mœurs traditionnelles ; mais en y mêlant quelque chose de brutal, de barbare, très en dehors du goût français. Nietzsche a bien vu tout ce qu’il y a d’allemand dans cette femme que nos professeurs nous signalent comme un génie particulièrement français. Sa débauche eut aussi quelque chose de cette lascivité animale, sans grâce ni intelligence, toute charnelle, des fortes filles aux yeux bleus et aux larges mamelles.
Chopin s’abandonna, non sans souffrir. Il est la femme. Il a des scrupules, et parfois des remords.