était une non moins redoutable goule. Baudelaire a écrit sur ses capacités luxurieuses une phrase que M. Crépet n’a pas osé copier ; mais on la retrouvera un jour ou l’autre, afin que l’histoire littéraire de notre temps cesse d’être un roman universitaire et une collection de drôleries pour la moralisation de la jeunesse. En abordant cette partie de la vie de Chopin, M. Huneker dit, par une excellente comparaison musicale « Ici nous entendons pour la première fois le sinistre motif George Sand. »
Par une déférence tout ironique pour M. Hadow[1], M. Huneker ne qualifie pas de liaison les relations de Chopin et de Sand. Ce n’était pas d’ailleurs une liaison, au sens strict du mot. Ce fut
- ↑ Qui a traité cette question dans ses Studies in modern music.
gamin mal élevé. Combien elle a dû être froide avec tout cela, cette artiste insupportable ! Elle se remontait comme une pendule et elle écrivait, Froide comme Victor Hugo, comme Balzac, comme tous les Romantiques, dès qu’ils étaient à leur table de travail. Et avec quelle suffisance elle devait être couchée là, cette terrible vache
à écrire, qui avait quelque chose d’allemand, dans le plus mauvais sens du mot, comme Rousseau lui-même, son maître, ce qui certainement n’était possible que lorsque le goût français allait à la dérive ! — Mais Renan la vénérait… »
Mon cœur mis à nu, 1861, fait partie des Œuvres posthumes et correspondances inédites, publiées par Eugène Crépet (Quantin, 1887) ; et les Flâneries inactuelles (1888), du Crépuscule des Idoles, traduit par Henri Albert (Société du Mercure de France, 1899).