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logique, le sublime d’avec le beau ; c’est la partie la moins lourde de son traité. Si on faisait à la littérature d’aujourd’hui l’application de cette distinction scolastique, on trouverait peu d’exemples de sublime, mais si on voulait absolument en trouver, ne s’arrêterait-on pas, de préférence, devant les romans historiques de M. Paul Adam ? Rien qu’à les regarder de l’extérieur, ce sont des masses qui inspirent le respect et cette sorte d’admiration que l’on éprouve devant ces œuvres de la nature dont on ne comprend pas très bien la logique architecturale. Il faut y entrer, il faut regarder, il faut scruter, alors on comprendra. Mais je veux demeurer dans les limites du mot inscrit en tête de ces lignes. Il s’agit de fécondité littéraire : M. Paul Adam en est un exemple merveilleux offert à notre étonnement. Même sans tenir compte du talent déployé, la puissance de volonté affirmée par un travail aussi constant et, en même temps, aussi fougueux, incline les plus distraits à un certain recueillement.

Mais je songe toujours à Balzac. Il écrivait en 1838 : « Il est impossible qu’à mon âge on soutienne les travaux auxquels il faut me livrer sans courir à quelque épuisement qui équivaut à la