Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér1, 1922.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que le roman soit de mœurs parisiennes ou de mœurs monacales, le milieu sera toujours décrit selon les mêmes procédés minutieux, avec la même sympathie hargneuse, la même joie visible dès qu’il s’agit de noter une tache, d’indiquer un défaut. M. Huysmans n’est pas un homme facile à contenter. Il dit plus de mal des Bénédictins, qu’il aime, que ne voudrait en dire un homme qui les détesterait. Mais n’osant sans doute, ayant été leur hôte, les juger trop sévèrement lui-même, il a introduit dans son roman un dévot singulier, qui passe la moitié de son temps à prier et l’autre moitié à critiquer les moines. Si l’exil n’était intervenu, Durtal (c’est le nom de M. Huysmans dans cette histoire) serait-il resté près d’eux ? On ne le croit pas. Trop de choses le choquent dans cette vie religieuse, qu’il a vue de trop près, et malgré le charme qu’il y trouve quand même, son caractère irritable le chasserait bientôt de cet asile où il avait cru un moment trouver la paix définitive. À défaut de cette conclusion logique, la dispersion des Bénédictins est venue fort à propos clore un livre qui, étant encore moins composé que les autres livres de M. Huysmans, était difficile à finir.

L’oblat n’est pas un religieux. Il ne participe