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américain d’une imagination déréglée. » Cela conviendrait peut-être aussi très bien pour Baudelaire ; et peut-être aussi pour tous les véritables grands écrivains, pour un Chateaubriand comme pour un Gœthe, pour un Dante comme pour un Flaubert. Rien de plus absurde que d’opposer l’esprit créateur à l’esprit critique. Sans la faculté critique, il n’y a point de création possible ; on n’a que des poètes chanteurs, comme il y a des oiseaux chanteurs.