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plupart des beaux chênes que l’on voit dans les forêts, à Fontainebleau, par exemple, sont très probablement des transplantés. Le système naturel de culture forestière n’est pas d’origine très ancienne, et il n’a jamais pu être appliqué avec succès aux bois de chênes. « C’est un fait connu, dit le Cours, de Lorentz, que le chêne se reproduit mal de semence dans nos taillis. »

Le semis, d’ailleurs, méthode économique, est inférieur à la plantation, donne de moins bons résultats : « La pratique tend de plus en plus, continue notre Cours, à établir la supériorité de la plantation. Non seulement on est parvenu à atténuer singulièrement la dépense qu’elle occasionne en plantant des sujets très jeunes, que l’on élève en pépinière à très peu de frais, mais il est incontestable qu’une plantation bien faite présente, la plupart du temps, des chances de réussite plus assurées que le semis préparé avec le plus de soin. »

On peut en rester sur cette conclusion. J’admettrais même qu’on y apportât quelques adoucissements ; on dirait seulement : la transplantation n’est pas nuisible aux arbres ; et je me tiendrais pour satisfait : la métaphore serait justifiée.

Ceci adopté, il faudrait reconnaître aussi que les