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ou dans les forêts, les plus beaux plants, ceux qui s’adaptent le mieux au terrain et au milieu, et on les dispose selon un ordre symétrique. Il n’y a que dans les forêts abandonnées à elles-mêmes, ou savamment cultivées, que l’on rencontre des arbres poussés à l’endroit même où la graine est tombée.

Il y a donc deux systèmes de sylviculture : le système naturel et le système artificiel. Le premier consiste à aider seulement la nature, en se bornant, par des coupes, à ménager aux jeunes plants l’air et la lumière dont ils ont besoin, sans pour cela les priver de l’ombre et de l’abri qui leur sont également nécessaires. L’autre système — il vient souvent en aide à l’insuffisance du premier — n’attend pas que la nature fasse elle-même son office de semeuse. Il sème artificiellement sur place ; ou bien, plus artificiellement encore, en des pépinières d’où les plans seront transplantés au lieu où ils devront prendre racines définitives et passer leur vie.

Il n’est guère d’espèces d’arbres qui ne soient transplantables. Quoi qu’en pense M. de Beaucorps, on transplante le pin maritime lui-même, de même que le pin sylvestre, l’épicéa, le mélèze, et autres résineux. Un traité recommande, pour ces sortes d’arbres, la plantation par touffes, et ajoute : « Ce