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Ce haut peuplier dont vous parlez, leur dit-il, est précisément un exemple de transplantation. Il y a tout à parier qu’il n’est pas né là où vous le voyez ; les arbres nés sur place sont assez rares dans la nature cultivée. On s’est aperçu, en effet, que plus un arbre est transplanté, pendant sa jeunesse, plus il acquiert de vigueur, plus vite il atteint une taille respectable, mieux ses racines prennent la terre, mieux poussent sa tête et ses branches. Et ceci est tellement vrai, tellement connu, tellement banal que, poursuit M. André Gide, les marchands de jeunes arbres, les pépiniéristes, notent sur leurs catalogues de vente les « déracinements » qu’ils ont fait subir à leurs plants.

« Nos arbres, dit textuellementun de ces catalogues, ont été transplantés deux, trois, quatre fois et plus, suivant leur force, opération qui favorise la reprise ; ils sont distancés convenablement, afin d’obtenir des têtes bien faites. »

Quand il s’agit, non plus d’arbres, mais de petites plantes, on emploie le mot « repiquer ».

« Dès que les plants ont quelques feuilles, dit un horticulteur fort connu, M. Vilmorin, on doit, selon les espèces et les soins particuliers qu’elles exigent, ou les éclaircir ou les repiquer. Le repi-