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inutiles. Il suffit de nommer Walter Scott et Dickens. Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo, doit beaucoup aux romans de Walter Scott, et sans Walter Scott, Alexandre Dumas n’eût peut-être pas trouvé sa voie. Quant à Dickens, c’est de son œuvre qu’est sorti notre réalisme ; il n’a pas été, non plus, étranger au mouvement naturaliste, quoique cela soit, au premier abord, moins visible. Thackeray et Bulwer ont eu leur influence aussi, le premier surtout comme ironiste, le second surtout comme occultiste. Maintenant Kipling est à la mode et Wells est en train de conquérir la popularité.

On pourrait parler de l’influence de Shakespeare sur le drame romantique, mais cela est connu ; de l’influence de Herbert Spencer et de Darwin sur nos études philosophiques et scientifiques, mais cela est connu aussi et d’ailleurs cela dépasse un peu le cadre littéraire. Carlyle, Emerson, Ruskin ont également modifié quelques-unes de nos idées, et aussi Stuart Mill, dont les principes libéraux demeurent d’une actualité éternelle.

A cette heure, les échanges intellectuels continuent entre les deux pays, sans qu’on puisse dire qui reçoit le plus ou qui donne le plus. Des deux