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traducteur s’exprime ainsi dans l’Avertissement fie Ja troisième édition : « Voicy la troisième édition de ce Livre, qui pourroiî assurément eslre le quatriesme, si les libraires n’eussent négligé, à leur dommage, le soing qu’ils dévoient avoir de le donner au public. »

Quoi qu’il en soit, le premier ouvrage de Bacon traduit en français fut réimprimé trois fois en l’espnce de cinq ans, ce qui est énorme pour cette époque. Un tel accueil excita l’émulation et le sieur Pierre Amboise de la Magdeleine s’attaqua également à Bacon, dont il francisa l’Histoire naturelle, en 1631. Il faut faire remarquer, à ce propos, que cette traduction, si l’on en croit le traducteur, aurait la valeur d’une véritable édition originale : « Ayant, dit-il, été aidé par la plupart des manuscrits de l’auteur, j’ai jugé nécessaire d’y adjouster ou diminuer beaucoup de choses qui avoient été obmises ou augmentées par l’aumosnier de M. Bacon qui, après la mort de son maistre, fit imprimer confusément tous les papiers qu’il trouva dans son cabinet. »

L’apparition presque simultanée en France et en Angleterre d’œuvres telles que les Essais de Montaigne et les Essais de Bacon, telles que l’Ar-