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C’est de ce futur maître de l’érudition médiévale qu’il reçoit l’initiation littéraire : elle est romantique, tempérée par Corneille et par Racine que lui fait aimer son précepteur, M. Groult. Il a quinze ans, il envoie des vers à Casimir Delavigne, qui lui répond[1]. Ensuite on le dépêche à Stanislas où « il perd la foi » et, excellente compensation, gagne l’amitié de son condisciple, Maurice de Guérin, alors très loin du christianisme, et qui n’y retourna peut-être jamais que dans les illusions de sa sœur[2].

De 1829 à 1833, Barbey d’Aurevilly étudie le droit à Caen, fait la connaissance de Trébutien, fonde une « revue républicaine », la Revue de Caen, cependant que son frère lui oppose une revue royaliste, le Momus Normand, publie son premier conte, Léa, et soutient une thèse « d’une platitude rare de pensée et de style » sur les Causes qui suspendent le cours de la prescription. A cette époque, il commence à s’intéresser à la politique ;

  1. Vers et réponse furent imprimés sor l’heure à Paris par les soins d’un ami de la famille : Aux Héros des Thermopyles, élégie par M. Jules Barbey, précédée d’une lettre de M. Casimir Delavigne à l’auteur ; Paris, librairie de Sanson, au Palais-Royal, 1825.
  2. M. Georges Esparbès prépare à Toulouse un Maurice de Guérin qui viendra tout naturellement se joindre au Barbey d’Aurevilly de M. Grelé.