de ce poète est bien la « mélancolie passionnée », sa passion s’attriste trop vite et tourne trop vite au désenchantement. Cependant, il y a quelques sonnets où l’on sent vivre avec assez d’intensité de brèves et tendres heures d’amour. L’élégie obscure qui commence ainsi :
Je t’apporte, buisson de roses funéraires,
Ces vers, à toi déjà lointaine et presque morte,
O douloureuse enfant qui passes dans mes rêves…
est une page poignante, encore qu’on n’en pénètre pas bien le secret.
L’amour, en nos âmes dépaysées, évoque si à propos les idées générales d’infini, de mort, de beauté qu’il ne faut plus guère s’attendre à le rencontrer divinement nu, comme le vieil enfant des contes mythologiques.
Si M. Charles Guérin dit quelque part :
Ne mêle pas l’esprit aux choses de la chair,
il se garde de s’obéir à lui-même. Platonicien sans le savoir, il cherche sans cesse à s’élever de la sensation à l’idée, de la jouissance de la beauté sensible à la contemplation de la beauté éternelle. Il a aussi un sentiment très profond des solidarités