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jaillissantes où l’émotion est encore familière, même quand elle est héroïque. Les voilà, ces poèmes de la guerre dont on attendait le clairon et le sanglot, le cri et le sifflement : « Halte ! et dans la splendeur de l’automne empourprée, — Joffre a laissé traduire au clairon son beau cri : — Qui vole matinal de Verdun à Paris, — Sur le coteau, sous bois, au fleuve et par les prés ! » Ainsi commence la « ballade » de La victoire de la Marne. Comment ne se trouve-t-il pas un riche amateur qui fasse envoyer aux armées cent mille exemplaires de ce Poème de France ? Cela leur serait un beau réconfort et, lu en face des « Autres », quel effet sur les cœurs !