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l’intelligence et des sentiments et celui où on démontre le mieux la dépendance de ces deux activités. Un peuple qui n’aurait pas confiance en lui-même ne pourrait vaincre. Il n’est donc pas inutile de constater la confiance des combattants, puisqu’elle montre qu’ils sont dans les seules conditions où l’on peut, comme le répète chaque jour le général Bonnal dans le titre de ses articles, atteindre au succès final. Du point de vue de la raison toute nue, la confiance n’aurait pas grande valeur, puisqu’on peut toujours la ranger dans le chapitre des illusions, mais l’homme ne se sert jamais de sa raison pure qui n’est qu’une conception philosophique, et même le langage a devancé l’objection des abstracteurs en unissant les deux termes dans une locution confiance raisonnée. Derrière ce bouclier, la confiance est peut-être une force invincible.