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lienne[1], nous explique les rapports entre les races et la civilisation. Ainsi, conclut-il, la Renaissance italienne ne serait pas, « comme le croyaient Burckhardt et d’autres historiens, le produit du peuple qui créa la civilisation romaine, mais celui d’une race nouvelle, apparentée d’une part aux Grecs de la belle époque, de l’autre aux Francs, aux Saxons et aux Angles, qui tous prirent une prépondérance à l’élaboration de notre civilisation moderne… ». Ce désir, cette volonté d’immigration n’est sans doute pas éteint dans les races du Nord, qui ont peut-être besoin pour se développer totalement d’un chaud contact. Mais je ne veux qu’indiquer ici cette sorte d’intuition de l’Orient qui se révèle dès les premiers chants de Lucie Delarue-Mardrus. Sa poésie sera donc une manière de transposition de ce désir de dé-

  1. Cf. Religions, Mœurs et Légendes, 1 vol. in-18, Mercure de France, 1908.