velle. C’est ce qui explique qu’ils ne sont compris que de leur génération, parce que le cerveau des vieilles gens, cloisonné, se refuse à toute nouveauté. Mais, plutôt que la nouveauté d’expression, c’est le changement d’expression qui est capable de réveiller les sensibilités, puisque une musique très ancienne, une poésie d’autrefois peuvent recréer en nous un état d’émotion vivant. Ce qui est oublié redevient neuf, et il y a peut-être, dans la vie des peuples, un rythme de résurrections successives d’émotions anciennes, que nous rajeunissons. Admirons l’immutabilité de notre sensibilité, et que ce point de vue nous fasse juger d’une manière nouvelle nos poètes des siècles disparus, et les lecteurs qui furent émus par leur poésie.
C’est le mouvement qui constitue la vraie poésie, et non le vers mesuré. Il n’y a donc pas une barrière infranchissable entre la prose et la