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Et que, sur le chemin où je devrai vous suivre.
       Le soleil soit couché.

. . . . . .


Je veux porter au bras ma noblesse et ma grâce
      Comme deux gerbes d’or,
Et non, spectre accablé, traîner sur votre trace
      Un fagot de bois mort.

. . . . . .


N’attendez pas, ô mort, que la vieillesse amère
      Ait déformé mon pied,
Je veux fuir avec vous en sandale légère
      Et retrouver Chénier.

Il y a certes, dans l’œuvre poétique d’Hélène Picard, une grande richesse de vie, de véritables trouvailles d’images : c’est tout un monde de rêves, sages et fous ; mais quelques-unes de ses poésies vivront, parce qu’elle y a mis toute la tiédeur et tout le parfum de son corps de femme, et l’élan harmonieux de son désir de l’homme. Elle a encore agrandi son désir de tous les désirs des grands poètes, et grossi sa propre ardeur de tous les apports des littératures.