Et que, sur le chemin où je devrai vous suivre.
Le soleil soit couché.
Je veux porter au bras ma noblesse et ma grâce
Comme deux gerbes d’or,
Et non, spectre accablé, traîner sur votre trace
Un fagot de bois mort.
N’attendez pas, ô mort, que la vieillesse amère
Ait déformé mon pied,
Je veux fuir avec vous en sandale légère
Et retrouver Chénier.
Il y a certes, dans l’œuvre poétique d’Hélène Picard, une grande richesse de vie, de véritables trouvailles d’images : c’est tout un monde de rêves, sages et fous ; mais quelques-unes de ses poésies vivront, parce qu’elle y a mis toute la tiédeur et tout le parfum de son corps de femme, et l’élan harmonieux de son désir de l’homme. Elle a encore agrandi son désir de tous les désirs des grands poètes, et grossi sa propre ardeur de tous les apports des littératures.