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tation à la volupté : c’est que les fleurs sont vraiment des bouches voluptueuses, qui attendent des baisers. Pour que nos sensations odorales puissent s’ordonner, se classer, il faudrait qu’elles s’intellectualisassent, se fissent en nous « désintéressées » comme nos sensations auditives, que l’art a faites musicales.

En cultivant nos sensations odorales, nous percevrions un peu plus parfaitement encore le monde extérieur ; ce sera un art nouveau, nécessaire à l’évolution, c’est-à-dire au maintien de l’espèce. C’est l’intuition d’un poète qui l’a deviné.