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muses d’aujourd’hui

d’abord avoir pris conscience de soi-même, s’être dissocié du monde extérieur, s’en être isolé comme une particule chimique. Alors le poète s’aperçoit, au bout de cette analyse, de cette introspection, qu’il n’existe que par les sensations qui l’affectent, par les influences qui l’envahissent ; il s’abandonne à elles, et, puisqu’il s’agit d’une femme, se laisse pénétrer par tous les bruits, par tous les heurts de la vie. Ceci est curieux : à cette heure, où nous tendons de plus en plus à l’analyse, nous plaçant en spectateur isolé des contingences, voici un poète, une femme, qui tente une synthèse de la vie, essaie de plonger sa petite vie individuelle dans toutes les vies. Elle percevra mieux le bruit de son cœur, mêlé à l’orchestration de toutes les autres palpitations de la nature.

Dès les premiers vers de son premier livre : À travers le Voile, la poétesse exprime ce désir