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Pour reconstituer en elle et autour d’elle l’atmosphère nécessaire à sa vie, Marie Dauguet n’a pas eu à recréer, par sa poésie, une ambiance étrangère : elle est née et elle a vécu dans le milieu de sa race. Mais on peut définir sa poésie, une tentative d’adaptation, d’identification parfaite avec la nature. Elle a cherché à retrouver cet état de divine inconscience qui fait que l’être humain participe à la vie générale. Ce n’est pas le désir de comprendre qui la tourmente, c’est le désir de sentir, de percevoir les mystérieux rapports qui existent entre l’homme et les choses.

Pour arriver à cet état de sympathie universelle, à cette sorte de nirvana panthéiste, il faut