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lisser leurs plumes fripées et souillées par l’atelier, il y a des gens qui prétendent le remplir par un cours de morale religieuse ! Mais il ne faut pas exagérer le mal. C’est de la pure vantardise. Où vous lisez « Les midinettes… », il faut comprendre : « Quelques ouvrières, quand il pleut… » Mais on fait si peu de choses pour elles que je ne serais pas trop surpris que ce mouvement prît une certaine extension. Il n’y a que les débitants de morale ou de piété qui se remuent un peu pour leur prochain. On offre un sermon, quand il pleut, quand il fait froid. Ce n’est pas une grande attraction, mais c’est quelque chose. Pourquoi des gens désintéressés n’ouvriraient-ils pas, pour les midinettes, des salles où rien ne serait imposé, où le repos et quelques distractions leur seraient offerts sans aucune obligation ? Quand on se plaint que les autres font trop, il faut faire quelque chose soi-même.


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