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L’ÂME DE LA FEMME



Si singulier que cela paraisse, on discute encore, (voyez l’Intermédiaire en un des derniers cahiers), non si la femme a, ou non, une âme, mais si le Concile de Mâcon a, ou n’a pas, agité cette question. Il semble bien qu’on puisse dire que c’est là une pure légende et que ce concile, qui a laissé vingt canons, que l’on possède, s’occupa de tout autre chose que de psychologie amusante. Cependant, et l’anecdote nous fut transmise par Grégoire de Tours, il s’y passa, sans doute hors séance et entre amis, quelque chose qui a pu donner naissance à la créance que les évêques n’y furent point d’accord sur l’égalité essentielle de l’homme et de la femme. Un brave homme d’évêque probablement illettré, c’est-à-dire ne sachant à peu près rien en dehors du latin de conversation ou du latin de sa messe, demanda à ses confrères si le mot homo (homme) s’entendait également de la femme et il ajouta que cela lui semblait douteux. Il s’entêta dans son opinion et il fallut,