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çon, un doute, une hypothèse. Segrais était attaché à Mme de La Fayette. Il lisait, il écrivait avec elle. Il corrigea et mit au point une de ses romances, on le sait de source sûre. Quelle part eut-il à la Princesse de Clèves, on ne sait pas du tout. Au moment où parut ce petit livre, il se détachait du monde, il songeait à se retirer dans sa ville natale, à se marier, à dire adieu à sa petite renommée, il ne revendiqua donc rien. Des éditions, cependant, parurent sous son nom et le doute subsiste. Alors n’a-t-on pas bien fait de lui élever un modeste monument, à lui qui eut peut-être part à l’un des monuments de la langue française. Il est vrai que les discours prononcés à cette occasion n’affirmèrent nullement sa participation à la Princesse de Clèves. Mais j’ai quelque idée qu’on aurait pu soutenir le contraire. Du reste ni l’un ni l’autre des deux auteurs n’attachaient à cela la moindre importance. Ils différaient beaucoup de nos contemporains.


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