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LA FIN DU SOLEIL



Comme la terre ne survivrait pas au soleil, comme sa mort devancerait même très probablement celle de l’astre du jour, on voudra peut-être savoir combien d’années de chaleur, c’est-à-dire de vie, le soleil recèle dans son foyer. Les mathématiciens, qui ne doutent de rien, se sont mis au travail. Étant données, disent-ils, la quantité de chaleur que le soleil rayonne dans l’espace et les conditions de rayonnement, rien n’est plus facile. Les résultats de leurs calculs, cependant, varient de six mille ans à quelques milliards d’années. Et M. de Launay, qui est géologue et n’a de confiance que dans les sciences d’observation, raille les mathématiciens, montrant qu’ils ne trouvent jamais au bout de leurs calculs que ce qu’ils y ont mis tout d’abord. Tout est dans le point de départ ; s’il est hypothétique, on ne peut aboutir qu’à une hypothèse, qui n’est souvent qu’une chimère. Nous ne savons rien de ce qui concerne le commencement des choses. Aussi loin que remonte dans le passé