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grement et que ce qu’il voit de plus près, c’est nécessairement son pays, ses mœurs, ses institutions, c’est sur cela qu’il daube avec joie. Mais comme il faut une contrepartie à cette dépréciation, comme il a aussi un besoin d’admirer, il admire en aveugle ce qu’il connaît le moins, les autres peuples. Ils ont sans doute des parties admirables, mais il serait bien extraordinaire que les Français n’en eussent aucune. On saura donc gré à M. M. T. Herrick de ne pas considérer avec mépris notre agriculture ; cela fera toujours réfléchir ceux qui la croient vouée aux vieilles routines. Et, de fil en aiguille, on arrivera peut-être à reconnaître que notre industrie n’est pas au-dessous de tout, ni telle ou telle de nos activités. Mais ce sera très lent. Le dénigrement est trop amusant et convient trop bien à notre caractère satirique. J’avoue que je serais pour ma part incapable de m’en priver.