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LA ROUTINE FRANÇAISE



C’est une chose, pour beaucoup de Français, convenue. Il n’est d’énergie, de progrès, de nouveauté que hors de France, et s’ils avaient à étudier, par exemple, l’agriculture, c’est aux provinces américaines qu’ils iraient demander des leçons et non aux provinces françaises. M. Myron T. Herrick, de Cleveland (Ohio), le nouvel ambassadeur des États-Unis, n’est pas tout à fait de cet avis. Les méthodes agricoles françaises, qu’il connaît bien, font son admiration, et pendant son séjour en France, elles feront un des objets de ses études. Il n’a que des louanges pour cette race de paysans français si éclairée, si ardente, si intelligente et novatrice, à laquelle pourtant nous proposons sans cesse l’exemple des autres peuples. Et il en est ainsi pour bien d’autres choses que l’agriculture, car l’homme de France a ceci de particulier qu’il prend plaisir à se déprécier lui-même. On en fait la remarque tous les jours et cela ne sert à rien. Comme il est doué de l’esprit de déni-