L’ART ÉGYPTIEN
Parmi les livres d’étrennes, et qui sont encore plus d’études, il a paru récemment un manuel illustré de l’art égyptien. Il n’y a rien de plus étonnant, de plus « moderne », de plus attachant, rien qui fasse mieux voir ce que l’art grec contient d’artificiel et de convenu. Nous y sommes dressés depuis l’enfance, nous y ramenons toutes les idées que nous nous faisons de la beauté, que nous ne concevons pas sous une autre forme, sous d’autres tendances. Peuples déshérités, nous nous traînons dans une religion asiatique, dans une religion qui contrarie tous nos instincts, tous nos désirs de race et nos désirs individuels, et quand nous rêvons à des images parfaites, nous empruntons le moule grec, car nous avons été incapables de créer nous-mêmes celui d’où auraient pu sortir nos idéaux. Ajoutez à cela que notre langue est latine, qu’elle est même du latin et que, malgré la malléabilité que lui a donné le XIXe siècle, elle n’est guère propre qu’à exprimer les conceptions