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VILLIERS DE L’ISLE-ADAM


On s’est plu, témoignage maladroit d’une admiration pieusement troublée, à dire et même à baser sur ce dit une paradoxale étude : « Villiers de l’Isle-Adam ne fut ni de son pays, ni de son temps. » Cela paraît énorme, car enfin un homme supérieur, un grand écrivain est fatalement, par son génie même, une des synthèses de sa race et de son époque, le représentant d’une humanité momentanée ou fragmentaire, le cerveau et la bouche de toute une tribu et non un fugace monstre. Comme Châteaubriand, son frère de race et de gloire, Villiers fut l’homme du moment, d’un moment solennel ; tous deux, avec des vues et sous des