gnifiance des mouvements du sang et des nerfs, orages qui précèdent ou suivent, mais n’accompagnent jamais la pensée ; et s’il parle de femmes qui sont autre chose qu’une âme, c’est pour s’enquérir « du sel mystérieux qui conserve à jamais le souvenir de la rencontre de deux bouches ».
De poèmes ou de philosophies, la littérature de M. Maeterlinck vient à une heure où nous avons le plus besoin d’être surélevés et fortifiés, à une heure où il n’est pas indifférent qu’on nous dise que le but suprême de la vie c’est « de tenir ouvertes les grandes routes qui mènent de ce qu’on voit à ce qu’on ne voit pas ». M. Maeterlinck n’a pas seulement tenu ouvertes les grandes routes frayées par tant d’âmes de bonne volonté et où de grands esprits çà et là ouvrent leurs bras comme des oasis, — il semble bien qu’il ait augmenté vers l’infini la profondeur de ces grandes routes : il a dit « des mots si spécieux tout bas » que les ronces se sont écartées toutes seules, que des arbres se sont émondés spontanément et qu’un pas de plus est possible et que le regard va aujourd’hui plus loin qu’hier.