significations trop d’à côté, pliant les phrases à une syntaxe trop sommaire, mais ce sont de mauvaises habitudes qui ne lui sont pas exclusivement personnelles ; il n’emprunte à nul sa science du rythme et sa maîtrise à manier le vers rénové.
M. Kahn fut-il le premier ? À qui doit-on le vers libre ? À Rimbaud, dont les Illuminations parurent dans la Vogue en 1886, à Laforgue qui à la même époque, dans la même précieuse petite revue — que dirigeait M. Kahn — publiait Légende et Solo de lune, et, enfin, à M. Kahn lui-même ; dès lors il écrivait :
Voici l’allégresse des âmes d’automne,
La ville s’évapore en illusions proches,
Voici se voiler de violet et d’orange les porches
De la nuit sans lune
Princesse, qu’as-tu fait de ta tiare orfévrée ?
— , et surtout à Walt Whitman, dont on commençait alors à goûter la licence majestueuse.
Cette minuscule Vogue, qui, aujourd’hui, se vend au prix des parchemins à miniatures, qu’elle fut lue sous les galeries de l’Odéon, et avec quelle joie ! par de timides jeunes gens