telligents ; il n’a pas d’élèves en politique, parce que ses disciples, restés à la phase littéraire, ont pris pour but ce qui n’est pour lui qu’un moyen et une méthode.
Peut-être qu’à vouloir se faire le champion d’une vertu, M. Barrès s’est trompé de vertu : la persévérance semble lui convenir mieux que l’énergie. L’énergie, c’est Napoléon ; la persévérance, c’est Disraéli. Se servir de tout pour arriver à tout, c’est du Disraéli. La devise est brutale ; M. Barrès en a fait une prière qui ne se dit pas sur l’Acropole, mais dans les salons, et cela prend, le long de l’Ennemi des Lois, par exemple, un air innocent et pieux qui a ravi une génération bien décidée à mettre des gants blancs pour toucher à la vie.
Arriver est donc devenu, dès l’adolescence, l’occupation de toute la jeunesse française. Ce qui est nouveau dans ce fait, c’est le « dès l’adolescence » et aussi le cynisme de l’attitude avouée et affichée. M. Barrès est certainement responsable, non du cynisme mais de l’attitude ; ce qu’elle a de laid doit être imputé à l’inélégance croissante de la race. Quand Stendhal voulait coucher avec la Duchesse pour tirer de ses caresses le profit d’un avancement dans la carrière, il se dérobait à