peinture nouvelle, mais excellent écrivain. Il analyse ainsi les marines de Monet : « Ces mers, vues d’un regard qui y tombe perpendiculairement, couvrent tout le rectangle du cadre ; mais le ciel, pour invisible, se devine : tout son changeant émoi se trahit en fugaces jeux de lumières sur l’eau. Nous sommes un peu loin de la vague de Backnysen, perfectionnée par Courbet, de la volute en tôle verte se crêtant de mousse blanche dans le banal drame de ses tourmentes. » M. Fénéon avait toutes les qualités d’un critique d’art : l’œil, l’esprit analytique, le style qui fait voir ce que l’œil a vu et comprendre ce que l’esprit a compris. Que n’a-t-il persévéré ! Nous n’avons eu depuis l’ère nouvelle que deux critiques d’art, Aurier et Fénéon : l’un est mort, l’autre se tait. Quel dommage ! car l’un ou l’autre aurait suffi à mettre au pas une école (la pseudo-symboliste) qui, pour un Maurice Denis et un Filiger, nous donna toute une bande de copistes infidèles ou maladroits !
En cherchant bien, on grossirait la valise littéraire de M. Fénéon. Outre qu’après la disparition de la Vogue il continua dans la Revue Indépendante ses notes sur les peintres, il signa aussi dans cette revue mémorable des pages amusantes de petite