entrer dans sa religion la philosophie de son temps.
On dirait qu’il a particulièrement souffert de la grossièreté et du matérialisme ecclésiastiques, du contact de tant de superstitions pieuses et lucratives. Il s’en est écarté et il est entré en lui-même, seule demeure digne d’une âme délicate. Mais incapable d’égoïsme même intellectuel, dès qu’il a été assuré d’avoir récolté de bonnes graines, il est sorti pour les semer au hasard du geste. Il accomplit, selon la vérité morale, l’apostolat qu’il n’a pu se résoudre à entreprendre selon la vérité religieuse. Il n’est pas un négateur, mais il est loyal ; s’il tait ce qu’il ne doit pas nier, il n’affirme que ce qu’il peut croire.
Son attitude, très indépendante, ne fut jamais conciliatrice. Il n’ignora ni la profondeur des fossés ni la fragilité des ponts que l’on peut jeter, phrases, d’une rive à une autre rive. Il n’y a pas, en ses écrits, de traces de ces illusions malheureuses qui ont incliné des hommes, d’ailleurs sages, à réconcilier des contraires, à nouer la tête et la queue du serpent. Aussi quand il se crut mis en demeure de choisir entre ses idées et son état, il choisit de garder ses idées, sans se demander si l’abandon