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semblance formelle avec celles de sa phase première. Peut-on supposer que ce fut par scrupule religieux qu’il a pendant si longtemps refusé d’écouter les suggestions du subconscient ? Peut-on supposer que la religion qui avait modifié la nature de ses perceptions avait en même temps diminué la puissance physiologique de son cerveau ? Cela serait contraire à toutes les autres observations qui démontrent au contraire qu’une croyance nouvelle est un excitant nouveau. Il semble donc probable que Racine se tut parce qu’il n’avait presque plus rien à dire, tout simplement : c’est une aventure commune, et il trouva dans la religion la consolation commune.

Il faudrait donc distinguer deux sortes de subconscients : celui dont l’énergie est brève et forte et celui dont la force, moins ardente, est plus durable. Les deux extrêmes se manifestent dans l’homme qui produit, tout jeune, une œuvre remarquable, puis s’abstient ; et dans l’homme qui offre pendant des soixante ans, le spectacle d’un labeur médiocre, inutile et continu. Il s’agit naturellement des œuvres où l’intelligence imaginative a la plus grande part, des œuvres dont le subconscient est toujours le maître collaborateur.

Plus pratiquement, et à un tout autre point de vue, M. Chabaneix, après avoir étudié le sub-