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que par des enfants de la petite bourgeoisie. Les parents jugent la connaissance de l’anglais et de l’allemand plus utile à leurs enfants au point de vue commercial. Mais dans toutes les autres écoles le français reste inscrit au programme comme branche obligatoire.

»Même dans certains établissements libres, on consacre beaucoup de temps et de soins à l’étude de la langue française. Ainsi, à l’institut de M. Esmeijer, à Rotterdam, on réserve dans certaines classes jusqu’à sept heures par semaine à l’enseignement du français. Et les résultats sont positivement remarquables.

» C’est à M. Esmeijer que revient l’honneur d’avoir introduit aux Pays-Bas, pour l’étude des langues vivantes, la méthode directe ou intuitive, qui consiste à parler à l’enfant et à le faire parler dès le début. Le maître chargé d’enseigner le français proscrit dans ses leçons l’usage de hollandais. Cette innovation hardie a provoqué une vive opposition de la part des défenseurs de la vieille méthode des traductions. Mais les progrès des élèves sont si rapides, la supériorité de la nouvelle méthode ressort si clairement que M. Esmeijer a eu beaucoup d’imitateurs et que la cause paraît gagnée.

» Dans cet établissement modèle, les enfants commencent l’étude du français dès l’âge de six ans, tandis que dans les autres écoles on ne débute qu’à neuf ans. Au bout de trois mois d’exercices — une demi-heure par jour — ces petits