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particulièrement heureux. Mme Thénard, M.Chailley — Bert etc., ont obtenu partout, et notamment à la Haye et à Amsterdam, un succès très vif et très mérité. En général, les soirées dramatiques, qui offrent plus de variété et une note plus gaie que la conférence ordinaire, sont surtout goûtées du public. Par tempérament ce dernier est plutôt froid, mais chaque fois que des artistes parisiens entrent en contact avec lui la glace ne tarde à se rompre et la soirée finit par une ovation.

»On continue à lire de préférence les ouvrages français. Nos écrivains, les romanciers spécialement, se sont créé dans ce pays une excellente clientèle. Le dernier roman qui a fait sensation à Paris ne tarde pas à faire son apparition à la vitrine de tous les libraires. De plus, dans chaque ville, des sociétés de lecture fournissent à leurs membres, à prix fort modérés, une foule de revues françaises très demandées.

»En réalité, le français ne semble pas avoir perdu de terrain, comme on avait pu le craindre un instant. On se souvient que le conseil municipal de Rotterdam résolut, il y a quelques années, de supprimer l’étude du français dans les nouvelles écoles de la ville. Cette décision fit grand bruit. Or, d’après nos renseignements puisés à la meilleure source, toute l’affaire se réduit à ceci : le conseil municipal a voulu tenter un essai et il a supprimé le français dans une seule école publique. Cette dernière n’est fréquentée