IV
LA DESTINÉE DES LANGUES
On a publié naguère dans une revue de vulgarisation[1] un article orné
de ce titre brillant : « La Guerre des langues ». Malheureusement,
quoique muni d’une érudition toute fraîche et assuré des plus récentes
statistiques, l’auteur, qui est un étranger, n’a pu proférer les
conclusions qui se seraient tout naturellement imposées à un écrivain
français. Il voit la question par le côté extérieur : il est plein de
sympathie, mais il manque, et c’est bien son droit, de cet amour qui
adore jusqu’aux défauts de sa passion et qui veut que l’être unique
triomphe tout entier, même contre tout droit, toute justice et sagesse.
Il y a aussi bien du souci commercial dans ses calculs ; souci louable et
que même un poète partagerait, puisque la littérature se vend : — comme
- ↑ On a supprimé le nom, d’ailleurs insignifiant, qui figurait dans la première version de cette fantaisie. Peut-être gagnera-t-elle à être dépouillée de tout caractère polémique.