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Comme les langues, les religions se sont systématisées et localisées, selon une logique que la science peut analyser, mais qu’elle ne peut ni réformer, ni diriger.

Tout pays où le christianisme s’est enté sur la barbarie a une tendance au protestantisme ;

Tout pays où le christianisme s’est enté sur le romanisme a une tendance au catholicisme.

Là l’évangile n’a pas trouvé de contre-poids dans une civilisation antérieure ; ici, il a été résorbé par une civilisation puissante.

Que l’on consulte une carte d’Europe. Cette théorie n’y est contredite que par l’existence de quelques îlots ; mais nul doute que les histoires particulières ne les fassent rentrer dans l’explication générale.

On comprendrait de même la séparation de l’Orient en catholicisme grec et en religion orthodoxe, celle-ci n’étant tout au fond qu’un protestantisme sectaire toujours bouillonnant, toujours prêt à enfoncer la porte de l’autorité.

Le catholicisme grec s’est propagé en pays de domination romaine ou byzantine ; la religion orthodoxe s’est implantée chez des barbares.

La France, qui n’est pas une terre latine, est une terre romanisée ; elle ne peut garder son originalité qu’en demeurant catholique, c’est-à-