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aux ordres monastiques qui suivent la règle de saint Benoit, traditionnelle ou réformée. Enfin, la vaste mosaïque a des taches et des trous et, en bien des endroits, les petits cubes de verre ont été plaqués au hasard de la cueillaison.

Ce livre abondant est sec. Il est dénué d’humanité à un degré presque douloureux. Rien de doux, de fier, de pénétrant, pas un de ces mots qui, à défaut de toucher la raison, émeuvent et font que l’on désire de participer à une croyance ou un rêve ; rien de religieux, non plus, si le sentiment religieux est autre chose que l’hyperdulie maniaque d’un chanoine de province ; rien de grand : la religion de Durtal oscille du rosaire à l’archéologie ; son amour pour la Vierge est sincère, mais il n’a pas trouvé les mots qu’il fallait dire pour forcer à l’exaltation les cœurs défiants. Je ne puis donc accepter la Cathédrale comme un véritable livre d’art catholique ; c’est plutôt le livre de la « religion d’art » ; mais alors, ne voulant tenir compte ni des erreurs, ni des lacunes, ni des défaillances, je l’accepterai très volontiers comme un beau livre.

1898.