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bonne sauce ; pareillement, sans penser aux joies de paradis, ne pouvons avoir bons potages spirituels.

Ce morceau aurait trouvé tout naturellement sa place parmi les propos de table et les allusions culinaires dont M. Huysmans n’a pas dédaigné de larder sa Cathédrale, et il vaut bien la recette, d’ailleurs favorable, du pissenlit aux lardons[1].

En somme, la symbolique, au cours de ces longues, un peu trop longues pages, est traitée d’une façon satisfaisante et avec une érudition bien faite pour éblouir le lecteur dévot aussi bien que l’indifférent. Le dévot ecclésiastique sera même flatté de quelques erreurs d’un autre ordre, sur les vierges noires, sur l’apostolicité de l’Église des Gaules, sur saint Denys l’Aréopagite, toutes questions autour desquelles le clergé dispute avec âpreté et que M. Huysmans résout dans le sens qui sera le plus agréable aux curés archéologues. Il est entendu que les vierges noires, telle que de Chartres ou du Puy, sont d’origine druidique : « Bien avant que la fille de Joachim fût née, les Druides avaient instauré, dans la grotte qui est devenue notre crypte, un autel à la Vierge qui devait enfanter, Virgini pariturae.

  1. La Cathédrale, p. 438.