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man des Fables Ovide le Grand, eut sans doute un certain succès. Philippe a au moins le mérite de l’invention ; il est original à sa manière ; nous sommes surpris que M. Huysmans n’ait pas donné un aperçu de ses imaginations, bien faites cependant pour « désinfecter le latin du paganisme, qui empestait la luxure, puait un affreux mélange de vieux bouc et de rose »[1]. Aspergées d’eau bénite, les Métamorphoses d’Ovide deviennent innocentes, et réconfortantes pour les âmes inquiètes ; c’est une nouvelle Bible offerte à notre ferveur. Voici le tableau rectifié de Diane et Actéon : Diane symbolise la Sainte Trinité ; le Cerf, Jésus-Christ ; Actéon, Jésus-Christ incarné ; et les Chiens, les Juifs. Dans l’anecdote d’Apollon chez Admète, Apollon est encore le Christ ; Mercure représente les Docteurs ; les troupeaux, les Chrétiens ; la houlette, la crosse épiscopale ; la lyre à sept cordes signifie à la fois les sept articles du Credo, les sept sacrements et les sept vertus. L’épisode d’Aristée est interprété ainsi : Jésus-Christ est le taureau et les

    en latin, des sujets analogues dans son histoire des Croisades. Jacques de Vitry, qui voyagea en Orient et qui savait le grec, a pu consulter des manuscrits byzantins et recueillir les traditions orales. Après lui la légende des bêtes ne fait plus aucune acquisition.

  1. La Cathédrale, p. 464.