Page:Gourmont - La Culture des idées, 1900, 2e éd.djvu/151

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’intention apologétique de M. Huysmans est certaine, quoique discrète. Il veut prouver qu’il y a, ou plutôt qu’il y a eu, un art catholique, symbolique et mystique, très supérieur, surtout par l’expression, à tous les arts profanes, antiques ou nouveaux ; il étudie l’architecture, d’après la cathédrale de Chartres, la peinture d’après les primitifs et surtout Fra Angelico, la musique d’après le plain-chant grégorien, la mystique et la symbolique, d’après les saints, les théologiens et les compilateurs du moyen âge ; comme centre au roman, une page de l’histoire d’un écrivain converti qui tente le renoncement et commence par vouer tout son talent à la défense de l’art religieux ; le sentiment est représenté par des effusions d’amour pieux versées aux pieds de Notre-Dame ; les personnages, hormis peut-être celui d’une servante dévote et mystique, silhouette curieuse, sont de la psychologie la plus rudimentaire ; le directeur de conscience, l’abbé Gévresin, apparaît d’une nullité extraordinaire, presque phénoménale ; l’abbé Plomb est un archéologue de province sans caractère particulier qu’une mémoire baroque où se sont logées, à l’exclusion de toute notion sensée, les seules singularités de la symbolique et la seule histoire de la cathédrale de Chartres ; non moins versé